Stromae a joué à guichets fermés vendredi soir à La Citrouille. «Alors on danse», succès qui l’a fait connaître en 2009, sonnait comme une invitation pour cette soirée où le second invité, briochin, était Cabos San Lucas, DJ de son état.

«Bienvenue chez moi» déclare le jeune artiste belge, apparaissant dans un décor noir et blanc, rétro-projeté sur plusieurs écrans. Lui contraste, avec son pull et son noeud papillon rouges. Il contraste aussi car il n’a pas adopté la panoplie habituelle des chanteurs de hip-hop. À peine a-t-il le temps d’installer ses deux musiciens et son univers électro, déjà le public, son public, composé pour les trois quarts de jeunes (filles pour la plupart) de moins de 25 ans, s’envole sur «Summertime». «Te quiero» chante-t-il ensuite, de sa voix claire, profitant pour déclarer sa flamme au public avant que les beats ne s’accélèrent, ainsi que les jeux de lumières. Et Stromae de partager quelques-unes de ses interrogations, telle «Peace or violence» sur le V que tout un chacun peut faire de deux doigts; telle «Tu dormiras» sur les violences familiales. Son flow est fluide, ses textes mis en avant, ses idées empreintes des préoccupations quotidiennes et plutôt bien traitées.

Doué pour la scène

L’artiste d’origine belgo-rwandaise a le contact facile, emprunt d’humour, de simplicité. Il est en représentation, très doué pour occuper la scène, son rapport au public est très ludique. Il se montre même faussement cérémonial, «chers frères, chères soeurs», pour introduire un hymne aux rythmes qui l’animent, à savoir la house. Son univers musical est en effet inspiré de la new beat, de la house, de tout ce qui composa les mouvements musicaux précurseurs de la techno dans les années 90. L’habillage en lumières et en vidéo est quant à lui très réussi.

Un artiste rassembleur

S’exprimant ponctuellement en flamand, l’autre langue de chez lui, Stromae évoque les problèmes de communauté de son pays et illustre son propos par un excellent remix rassembleur de l’ironique «Putain putain» («C’est vach’ment bien, nous sommes quand même tous des Européens») de son compatriote Arno. À l’occasion d’un remix acoustico-symphonique de son célèbre tube «Alors on danse», via la vidéo, Stromae démontre que plus que l’habillage musical, chez lui les mots et la voix l’emportent. Cet artiste, du haut de ses 26 ans, a encore très certainement beaucoup à dire…

source: http://saint-brieuc.letelegramme.com

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