Stromae était sur la scène de Poupet mercredi soir. Avant son concert, il a accordé une interview.
Blandine Lempérière
Le jeune prodige belge était au festival de Poupet mercredi soir. Avant de monter sur scène, il a accordé une interview.
Entretien
Quelle est la première émotion musicale qui vous a mis sur le chemin de la musique ?
C'était lorsque j'ai découvert le rappeur Notorious Big. Je suis un grand fan de rythmes et de percussions. Et en plus, il savait faire groover sur ses mots. Je suis aussi beaucoup influencé par les années 90. Les sons comme Snap, Technotronic, Confettis Faithless sont à la mode aujourd'hui. Comme on dit en Belgique, c'est le revival des années nonante !
D'où vient l'inspiration de vos textes ?
Je puise dans mon entourage, dans mes voyages, dans la vie quotidienne. Ou plutôt comment je vois le monde à mon âge. Cela passe aussi par des choses sombres et pessimistes. Après, forcément, écrire, composer, cela aide à s'exprimer, à se défouler. C'est une belle thérapie.
Comment vous êtes-vous adapté au succès du tube Alors on danse ?
C'est un très beau cadeau du public. On a écouté les conseils des maisons de disques. Au lieu de s'asseoir sur un morceau, s'arrêter aux Transmusicales à Rennes en décembre a permis de voir à plus long terme. Cette résidence de cinq jours a déclenché plein de choses. Mais même sans le succès, j'aurais fait de la musique. J'en compose depuis 17 ans, sans compter les nuits. Aux yeux de mes proches, c'est un vrai travail. Même ma mère me dit que le bruit de la musique la nuit lui manque (N.D.L.R. : sourires)
Et les festivals, c'est votre truc ?
À Poupet, il y a une vraie configuration scénique, je joue en live avec deux musiciens. Lorsque nous avons élaboré la scénographie du concert pendant les Transmuciales, nous avions l'objectif de rayonner et d'être transportables. Nous sommes trois sur scène et nous invitons le public dans une maison, un intérieur mis en images par le collectif « Anti VJ ». Derrière nos trois écrans, il y a du relief. C'est très minimaliste, très épuré à l'image de Kraftwerk.
De nationalité belge, vous sentez-vous citoyen belge ou du monde ?
Dans ma vie, tout est d'ailleurs question de mélange, que ce soit culturel, générationnel ou musical. J'ai grandi avec deux cultures, belge et africaine. Ma musique aussi se place entre le new beat et de la chanson mixée à du rap. Je suis fier d'être Belge, mais on peut dire que je suis citoyen du monde.
Recueilli parLinda BENOTMANE
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